Après un petit déjeuner vitaminé (plateau de fruits tropicaux et pancakes), j'ai pris la route pour découvrir la côte ouest de Savai'i en compagnie de Tui, un des employés de l'hôtel. En échange de le déposer en chemin dans un village, il m'a amené voir des cascades magnifiques, où l'eau limpide était un appel à la baignade...
Vous imaginez bien que je n'ai pas pu résister à l'idée d'y sauter dedans!
En chemin, on s'est arrêté dans un petit cabanon qui faisait office d'épicerie, pour qu'il achète à manger. Il en a profité pour m'offrir une "pie" à la papaye (équivalent d'un chausson), délicieuse!
| Maison des invités dans un village de Savai'i |
Au Samoa, pour accéder à une plage, il faut payer un droit d'entrée, où consommer une boisson ou y manger. Personnellement, je me suis habitué à payer mes journées à la plage en prenant une bière locale...
En me promenant sur la plage, j'ai trouvé une noix de coco, encore protégée par sa peau bien verte. Il ne m'a pas fallu plus de quelques secondes pour me la jouer à la Robinson Crusoé en essayant tant bien que mal d'en extraire la noix.
Malheureusement, une belle averse m'a obligé à m'abriter dans le restaurant de la plage, où une des employés probablement amusée par ma technique ancestrale pour manger ma coco, est venue m'aider à en retirer la chair avec un couteau... évidemment ça aide!
Dans le même temps, j'ai rencontré un couple de kiwis, Peter et Kate, très gentils avec lesquels j'ai passé un moment à discuter de mon aventure en Nouvelle-Zélande.
Une fois la pluie calmée, j'ai repris la direction de l’hôtel en espérant y trouver du beau temps pour me baigner. Mais en chemin, je fus stopper net dans mon élément, en passant devant une maison où un groupe de gamins jouaient au football sur un terrain vague.
Je n'ai pas hésité une seule seconde, et je me suis arrêté pour leur demander si je pouvais venir jouer avec eux.
Dès lors, je n’oublierai jamais leurs visages et leur étonnement et émerveillement à l'idée de jouer au football avec un blanc, qui plus est un joueur de foot en France... ils devaient certainement s'imaginer jouer avec une star...
C'est donc pieds nus, sous la pluie et dans l'herbe boueuse avec un ballon de fortune que j'ai joué probablement le plus beau match de football de toute ma vie. Tous les gamins n'avaient d'yeux que pour moi, voulaient me toucher pour voir si j'étais bien comme eux, me sauter dans les bras ou taper dans mes mains pour fêter un but, danser... le tout avec des sourires et un enthousiasme fou!
Ils étaient tellement enthousiastes et heureux, qu'ils n'arrêtaient pas d'hurler "Palangi! Palangi!" (étranger ou blanc en samoan) pour m'appeler, ce qui réveilla la mère. Étonnée par ma présence, elle m'a demandé ce que je pouvais bien faire-là. Et une fois les présentations faites, j'ai eu l'immense plaisir et étonnement d'être invité à rester manger et dormir chez eux.
| Ma famille samoane |
Au moment du repas, les adultes mangent avant les enfants qui attendent dans une autre pièce que les grandes personnes finissent de manger pour s'installer. Le repas est pris par terre, assis sur des tapis réalisés en feuilles de palmiers, et mangé avec les doigts.
Avant de débuter, un des membres récitent une prière, prière dans laquelle, la mère remerciait Dieu de m'avoir fait venir rencontrer leur famille.
| Aliki et son mari |
Nous avons ensuite passé la soirée à discuter, rire, prendre des photos, échanger nos contacts Facebook (oui oui, ils en sont de vrais accros), et parler de nos vies si différentes. Ce fut pour moi une occasion rêvée pour rencontrer des locaux et découvrir un peu plus leurs vies et leur culture.
Le père catholique, en apprenant que nous avions la même religion, m'a dit cette phrase qui m'a fait sourire et touché à la fois "Le jour où tu te marieras mon frère, tu viendras te marier à l'église de notre village". Bon si on met de côté toute la logistique, j'ai trouvé cette attention d'une extrême gentillesse. Pour le remercier de m'accueillir sous son toit, je lui ai donc offert mon chapelet, cadeau qui l'a profondément ému...
Aliki m'a rédigé pendant la soirée une fiche de vocabulaires pour que je me rappelle des principaux mots samoans. Probablement une légère déformation professionnelle, car elle est la directrice de l'école maternelle du village. Le père est pêcheur, et m'a même proposé de venir pécher pendant la nuit avec lui, proposition que je n'ai malheureusement pas pu accepter.
Le reste de la soirée nous avons pris beaucoup de photos souvenirs, et même si le couple n'avait que 4 enfants, je ne sais combien de personnes sont venus me voir pendant la journée et la soirée.
Certains sont venus pour m'offrir des fruits, d'autres pour me recruter pour le match de football du weekend.. Vraiment en l'espace d'une demie-journée j'ai pu me rendre compte de la gentillesse et de l'hospitalité de ces gens.
Le plus marquant restera certainement les sourires que j'ai pu laisser sur les visages de ces gens qui à la base étaient tous des inconnus, avant de devenir comme ils tenaient à me le dire des membres de ma "famille samoane".
Comme quoi dans la vie, il faut parfois dépasser ses craintes et les barrières que l'on se fixe soi-même pour aller à l'encontre des gens, et faire connaissance avec des personnes qui peuvent vous apprendre énormément et avec lesquelles vous allez pouvoir vivre des expériences inoubliables.
Je ne sais pas si avec cet article j'arrive à bien retransmettre les émotions de cette rencontre, mais ce fut pour moi un véritable privilège et une véritable leçon de vie, de voir comment ces gens simples m'ont accueilli à bras ouverts et étaient prêts à tout me donner, à moi, un blanc étranger. Je crois que nous avons beaucoup à apprendre d'eux...



