Kia ora et bienvenu à tous, curieux, voyageurs et autres amoureux d'aventures.
Ce blog personnel a pour vocation de vous faire vivre pas à pas mon expérience néo-zélandaise, tout en vous faisant profiter de mes récits, photos, avis et autres conseils sur le pays du "Grand Nuage Blanc".
Mardi soir, et dès la fin de ma journée de travail, je suis rentré à la maison pour récupérer mes affaires et prendre la route en direction du village de Wanaka, avec une amie rencontrée à Auckland, Charlotte.
Wanaka se trouve dans les Alpes du Sud, à 6 heures de route de Christchurch, c'est une ville très agréable construite sur le lac qui lui donna son nom.
Pour s'éviter de faire tout le trajet d'une traite et de nuit, nous avons passé la nuit dans un "free camping", au bord du lac Pukaki. La météo étant bonne ces jours-ci, je tenais à y dormir, pour avoir droit au lever du jour, à une vue extraordinaire sur le Mont Cook (sommet le plus haut de Nouvelle-Zélande). Et mon vœux, a été exhaussé... au petit matin, avec la lumière du soleil, le spectacle qui s'est offert à nous, était unique!
Je n'avais pas eu la chance de voir cette carte postale, durant mon road trip, et je dois bien avouer que je suis très heureux d'avoir pu profiter de ce moment... mais ce n'était que le début!
Nous sommes arrivés à Wanaka à 10 heures du matin, avec la ferme intention de réaliser l'une des plus belles randonnées du pays : Roys Peak. Nous avons été accompagné dans notre ascension par trois jeunes français (je précise jeune, car ils n'avaient que 19 ans) et une canadienne, tous très sympathiques.
Lac Wanaka
Pour arriver au sommet, il faut compter entre 3h et 4h de marche, assez physique, mais largement compensée par la vue qui s'offre à vous tout le long : panorama sur le lac et les montagnes entourant Wanaka.
Et puis, lors de cette randonnée, j'ai eu droit à une leçon de motivation et de dépassement de soi, car une fille du trio de français, souffrait d'importants problèmes cardiaques, mais a souhaité jusqu'au bout à arriver de par elle-même au sommet. Une véritable performance compte tenu de ses problèmes et de la difficulté de la marche.
Avant d'atteindre le sommet, la plupart des gens s'arrêtent à un point précis de la randonnée pour réaliser une photo, qui a des allures de chemin vers l'infini... je vous laisse vous faire propre avis...
Puis une fois arrivé au sommet, s'offre devant vous une vue inoubliable... d'autant plus inoubliable car vous vous l'êtes véritablement gagnés!
Ne vous inquiétez pas, j'ai bien mémorisé ce paysage, et je pense qu'il restera parmi mes favoris...
Mines fatiguées une fois arrivées
Après une pause déjeuner au sommet, et une fois redescendus, nous sommes allés nous balader dans Wanaka, pour notamment faire la célèbre et poétique photo d'un arbre qui pousse les pieds dans l'eau...
Si la photo est magnifique, ce qui l'est encore plus à mes yeux sont les coulisses de la photo.. soit des dizaines de chinois appareils à photo en mains, armés comme pour partir à la guerre!
Le soir, et ce fut une première pour moi, nous sommes allés manger dans un restaurant indien... et oui je vous rappelle que la Nouvelle-Zélande n'a pas de véritable gastronomie!
Au menu, assiette de riz basmati, poulet à la tomate, poivrons et épices, accompagné d'un naan au fromage et à l'ail (le naan est un pain indien, ou du moins d'Asie du sud).
Le lendemain, et étant donné que nous avions 6 heures de route pour rentrer sur Christchurch, nous avons passé seulement la matinée à Wanaka, avec au programme : Puzzling World.
Puzzling World, c'est une maison de l'illusion mais aussi un labyrinthe, situés à l'entrée de la ville. Pour une vingtaine de dollars et ce pendant environ 2h, vous pouvez expérimenter toutes sortes d'illusions allant des salles à l'attraction terrestre modifiée, aux statues et tableaux illusionnistes, en passant par un jeu de piste dans un labyrinthe.
Au retour nous nous sommes à nouveau arrêtés au lac Pukaki pour quelques photos et au lac Tekapo pour manger. La journée était radieuse, ce qui donne encore plus de charme à ces routes néo-zélandaises toujours aussi envoûtantes...
En Nouvelle-Zélande et en Australie, le 25 Avril est un jour férié, où l'on commémore les soldats morts pendant les deux Guerres Mondiales.
En effet, ces hommes qui vivaient pourtant bien loin de ces conflits, sont venus sacrifier leurs vies pour défendre la liberté, sous les ordres du Royaume-Uni et du Commonwealth, et je crois que cela suffit amplement pour justifier ma volonté de leur rendre hommage par cet article.
Pour cette occasion, les néo-zélandais et australiens, ont choisi la date du débarquement des troupes "ANZAC" en Turquie à Gallipoli. Une bataille terrible remportée par les trucs et qui coûta la vie à des dizaines de milliers de soldats (8500 australiens et 2779 néo-zélandais).
ANZAC est l'acronyme de "Austalian and New Zealand Army Corps", et nombreux sont les monuments aux morts qui célèbrent la mémoire de ces soldats disparus lors des deux grandes guerres.
Lors du 25 Avril, des cérémonies sont donc organisées partout dans les deux pays, à l'image des cérémonies françaises du 8 mai et du 11 novembre.
Pour ces manifestations, les néo-zélandais arborent comme la majorité des pays du Commonwealth le fameux "Red Poppy" ou coquelicot, symbolisant le souvenir et le respect pour ces soldats morts aux combats.
A 10h, alors que je travaillais, ils ont passé à la radio un air militaire joué à la trompette, un moment assez surprenant mais émouvant (imaginez NRJ faire ce genre d'hommage par exemple).
J'ai pu me procurer pour ma part un "Red Poppy" en carton, et à mon tour je l'ai porté durant cette journée, car si j'ai la chance de voyager librement dans ce beau pays qu'est la Nouvelle-Zélande, c'est aussi grâce à ces Hommes qui se sont battus pour la liberté de la France et pour défendre nos idéaux.
Du peuple Maori on connait surtout les tatouages (je consacrerai d'ailleurs un article à ce sujet) et le haka, mais que se cache derrière ces rites traditionnels? D'où viennent les Maoris? Comment ont-ils importé leur culture en Nouvelle-Zélande? Quels rôles jouent-ils aujourd'hui en Nouvelle-Zélande? Autant de questions, auxquelles je vais essayer de répondre dans cet article.
Mais d'ailleurs, que veut dire le mot "Maori"? A la base, il ne désignait pas un peuple, il s'agissait d'un adjectif signifiant "originel", "indigène", en opposition au "Pakeha", désignant les colons blancs. Les indigènes se qualifiaient de "Tangata Maori", soit des "hommes indigènes".
ORIGINE ET ARRIVÉE EN NOUVELLE-ZÉLANDE
Les origines du peuple Maori remonteraient à un peuple qui vivait il y a 3500 ans, dans l'Archipel de Bismarck, à l'est de la Nouvelle-Guinée.
Il s'agit donc à la base d'un peuple polynésien, qui était reconnu pour sa culture Lapita (poteries en terre), qu'il a étendu aux cours des siècles aux autres îles polynésiennes (Fidji, Samoa, Tonga...).
Comme j'ai pu l'écrire dans l'article sur l'Histoire de la Nouvelle-Zélande, on ne sait pas exactement quand les Maoris ont découvert le pays, ni pourquoi ils s'y sont rendus. On pense que les premières pirogues seraient arrivées entre 950 et 1130 après J.C.
Les légendes maories disent que c'est Kupe, qui aurait découvert l'île du nord, et que sur ses conseils un groupe s'y serait rendu et installé quelques temps plus tard.
Dans le quartier de Devonport (Auckland), un monument est érigé à l'endroit où les premiers Maoris auraient accosté.
Les premiers groupes pour assurer leur survie ont principalement vécu de la chasse et de la pêche. D'ailleurs, c'est en parti à cause de la chasse au moa, que ce grand oiseau de Nouvelle-Zélande, similaire à une autruche, a disparu.
Les maoris se sont concentrés principalement dans l'île du nord d'Aotearoa, "la terre du long nuage blanc", surnom donné par les premiers maoris à la Nouvelle-Zélande. Ils vivaient au sein de huit grandes "iwi" (tribus), et d'une centaine de sous-tribus.
Moa
Une fois installés, ils ont commencé à importer avec eux, des plantes et légumes comme le kumara, aliment principal de la cuisine maorie. Ils stockaient les surplus dans un "Pataka", sorte de petit entrepôt. Le Pataka était orné de décorations représentant la fertilité, l'abondance de nourriture, et était donc un signe important de la richesse de la tribu. Il est construit en hauteur pour protéger la nourriture des rats.
Pataka
L'autre richesse des Maoris étaient le Jade, qu'ils utilisaient pour fabriquer leurs outils, armes et bijoux, mais également comme monnaie d'échange, tant sa valeur était importante (j'y consacrerai un article également).
Bijoux et outils en jade (Musée d'Auckland)
DÉVELOPPEMENT ET IMPACT DE LA COLONISATION
Profitant d'un nouvel environnement favorable, la population maorie n'a cessé de croître, pour atteindre environ 150 000 habitants à l'arrivée des colons en 1770. Et comme on a pu le voir plus haut, les maoris ne vivaient pas tous ensemble, mais ils existaient plusieurs tribus, des "iwi", rivales entre elles.
Dans un premier temps, les tribus vivaient dans des villages non fortifiés, appelés "kainga", qui se trouvaient dans des sites géographiquement abrités près des cotes. Ces villages de petite taille n'étaient composés que de quelques maisons.
Photo d'un Kainga
Avec les premières tensions entre tribus, notamment pour la répartition des terres riches en nourriture, sont apparus les "Pa". Un Pa est un village fortifié avec des palissades, des talus et fossés. Les Pa étaient généralement construits sur des collines ou des monts afin d'avoir une meilleure vue sur le territoire et pouvoir anticiper les attaques ennemies. Ces lieux étaient très difficiles à prendre, et ce même pour les troupes anglaises, lors des guerres coloniales.
Maquette d'un Pa
Des guerres coloniales? Et oui, l'arrivée des anglais comme vous avez pu le voir dans le premier article de cette rubrique culture générale, n'a pas été réalisé en douceur.
Inférieurs en nombre, les colons ont profité des rivalités entre clans, pour armer d'armes à feux ceux prêts à rejoindre la Couronne, entraînant un véritable massacre entre tribus. Environ 30 000 Maoris s’entre-tuèrent entre 1820 et 1830.
Et si vous ajoutez à cela l'introduction de maladies importées par les migrants, comme la grippe ou la rougeole, contre lesquelles les organismes maoris n’étaient pas immunisés, et vous arrivez à un bilan de seulement 40 000 Maoris vivant au début du 20e siècle.
Le traité de Waitangi signé en 1840, n'a pas arrangé les affaires des tribus, les privant de la grande majorité de leurs terres et de leurs richesses.
Enfin à l'intérieur des Pas, on trouve un lieu sacré pour les Maoris, le Marae. Le Marae est une maison commune, un haut lieu de spiritualité. Cette maison sacrée est composée de deux pièces : wharenui (la pièce principale, lieu de rassemblement) et wharekai (la salle à manger).
Marae
Je reviendrai par la suite sur les règles de conduite à adopter dans un Marae, car elles sont nombreuses et complexes, il faut notamment se déchausser pour y rentrer, d'ailleurs tout le monde ne peut pas y rentrer... mais vous verrez cela dans la partie "Culture".
A côté du Marae, on trouve le Whare, bâtiment utilisé pour les funérailles, les rassemblements religieux ou pour y recevoir des invités.
Symboliquement, le Whare représente le chef et ses ancêtres, il en porte d'ailleurs généralement le nom. On retrouve sur la façade un Tekoteko suspendu, représentant les bras ouverts de l'ancêtre, comme pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs. Les différentes silhouettes sculptées le long des murs représentent les ancêtres du village.
Vous l'aurez compris, si cette population a bien failli disparaître, elle doit sa survie et son renouveau actuel à sa forte culture...
LA CULTURE MAORIE
La première chose a savoir au sujet de la culture maorie, est qu'il s'agit d'une culture orale, les histoires, légendes et chants n'étaient pas écrits, car ce peuple n'avait pas d'écriture. Par contre, ils retraçaient certaines histoires dans leurs sculptures et tissages (à base de flax, un lin de Nouvelle-Zélande).
Sculpture maorie au Canterbury Museum
Dans la culture maorie des "iwi", la famille et le lien du sang, sont les choses les plus sacrées, mais ce ne sont pas les seules valeurs que prônent ce peuple, on retrouve notamment : le respect de soi, le désintéressement et la recherche des racines.
On sait des Maoris qu'ils étaient de grands guerriers, mais ils étaient également de grands danseurs et chanteurs, et avaient leurs propres croyances, dieux et légendes.
Premier point de départ, le Whakapapa, soit la généalogie et le partage des connaissances communes. Whakapapa signifie "former des couches successives". Un Uri, est un descendant, et représente donc une couche du Whakapapa. Grâce à ça, les Maoris, peuvent remonter toute leur lignée.
Le Whakapapa, est donc la récitation orale de la généalogie. Lors de cette récitation, les Maoris utilisent un bâton de bois, où se situe tout le long des boutons, représentant les différents ancêtres. Une portée généalogique peut être composée de 18 boutons, donc 18 générations pour les plus vieilles familles.
Bâton pour le Whakapapa avec les différents ancêtres
En matière de religion, et avant l'évangélisation anglicane et catholique, les Maoris avaient leurs propres dieux.
Les Maoris croyaient que le dieu Tane, avait offert aux humains trois paniers de connaissance (Nga Kete-o-te-Wananga) contenant : les récits de la création et des instructions au sujet de la magie.
Ils pensaient donc que toutes les choses venaient des dieux, qui se seraient incarnés dans les montagnes, les rivières, lacs et volcans. Les liens spirituels entre les Maoris et la Terre sont donc très forts, et nombreux sont les "Tapu", les lieux sacrés.
Ces lieux qui peuvent donc être des montagnes ou des fleuves comme le Wanganui, sont riches en "Mana", l'énergie spirituelle des Maoris. On retrouve cette Mana également chez l'humaine de façon générale, et ceux les plus riches en Mana (par leur influence et spiritualité) peuvent se faire tatouer le fameux Ta Moko (tatouage au visage).
Statue du Dieu Tane
On compte plusieurs dieux maoris, en voici quelques-uns :
- Rongo : Dieu de la Paix
- Papatuanuku : La Mère Terre
- Ranginui : Le Père Ciel
- Tumataeunga : Dieu de la Guerre
- Etc.
Les funérailles sont un moment important dans la culture maorie. Avant l'enterrement, le corps du défunt est placé dans le Marae, et toute la famille reste auprès de ce dernier nuit et jour avant l'enterrement. Le corps est ensuite enterré dans le cimetière du Marae. Le Urupa (cimetière) est un lieu sacré, et il faut se laver les mains lorsque l'on en sort.
Autrefois, les têtes des chefs ou guerriers importants, étaient coupées et conservées par les familles et tribus en deuil.
Pour conclure sur le Marae, je vais vous en présenter certaines règles majeures. Tout d'abord, les étrangers "Pahekas" ne peuvent rentrer sans la permission des Anciens, et doivent faire preuve d'un grand respect.
Lorsqu'un groupe de visiteurs vient au Marae, est organisé une cérémonie d'accueil menée par un homme, le "Te wero". Un "Wero" signifie "jet de lance", il s'agit d'une démarche visant à savoir quelles sont les intentions du visiteur. Un haka est réalisé puis on place un objet de défi sur le sol.
Une fois cette étape passée, les visiteurs peuvent entrer tous ensemble dans le Marae, accueillis par le chant de bienvenu "Te Karanga".
Une fois les visiteurs à l'intérieur, les salutations commencent, c'est le moment du Powhiri, qui consiste à réaliser un Hongi, baiser maori réalisé nez contre nez, pour mélanger les souffles et représenter l'unité des deux personnes. Il est réalisé 3 fois de suite, pour saluer dans un premier temps, puis pour porter reconnaissance aux ancêtres, et enfin pour honorer la vie.
Hongi
Comme vous avez pu le voir, dans toutes ces cérémonies très importantes, les rituels sont nombreux et souvent accompagnés de chants et de danses. Le Waiata ou le chant est en effet, un élément culturel majeur chez les maoris, du fait de cette tradition orale. Lors d'un discours, il n'est pas rare qu'une personne se mette donc à chanter, mais attention les chants sont adaptés aux occasions.
Femmes maories qui chantent un Waiata
La danse est l'autre point fort et sacré des cérémonies, et est communément appelée "Haka". Les Hakas varient donc selon les célébrations et les circonstances. On a donc des Hakas pour les fêtes, les enterrements et pour les combats.
Avant les combats, les hakas étaient une façon de lancer un défi à l'adversaire, et c'est toujours le cas aujourd'hui lorsque les célèbres All Blacks le reproduisent avant une rencontre de rugby.
Les deux hakas, les plus connus sont le "Ka Mate" et le "Kapa O'Pango".
Le Ka Mate, retrace l’histoire du guerrier Te Rauparaha qui pour fuir ses ennemis s'était caché dans une fosse de Kumara, cachette qui lui aura sauvé la vie.
Ka mate! Ka mate! Ka ora! Ka ora!
Ka mate! Ka mate! Ka ora! Ka ora!
Tenei te tangata puhuru huru
Nana nei i tiki mai, Whakawhiti te ra
A upane! ka upane!
A upane! ka upane!
Whiti te ra! Hi!!
Je vis! je vis! je meurs! je meurs!
Voici l'homme poilu
qui est allé chercher le soleil
et l'a fait briller à nouveau !
Le soleil brille !!
Je vis! je vis! je meurs! je meurs!
En voici un aperçu...
Le Kapa O'Pango a été par contre purement inventé par les All Blacks. Ce n'est donc pas un haka traditionnel.
Kapa o pango kia whakawhenua au i ahau !Hi aue, hi !
Ko Aotearoa e ngunguru neiHi Au, au, aue ha hi !
Ko Kapa o Pango e ngunguru nei !Hi Au, au, aue ha hi !
I ahaha !Ka tu te ihiihiKa tu te wanawanaKi runga ki te rangi e tu iho nei,Tu iho nei, hi !Ponga ra !
Kapa o Pango, aue hi !Ponga ra !
Kapa o Pango, aue hi, ha !
Laissez-nous nous unir avec notre terre !Laissez-nous !
C'est notre terre qui gronde La nôtre, la nôtre oui !
Nous sommes les All Blacks !Oui, nous le sommes, le sommes, oui !
Il est temps !C'est mon moment ! Notre règne, Notre suprématie triomphera et nous atteindrons le sommet !
La fougère argentée !Nous sommes les All Blacks !
La fougère argentée !Nous sommes les All Blacks !
Outre le haka, les nombreuses légendes et symboles tatoués sur la peau ou sculptés sur du bois et du jade, les Maoris ont donné à la Nouvelle-Zélande, sa seule véritable spécialité culinaire : le Hangi.
Le Hangi est une méthode de cuisson qui consiste à creuser un trou dans la terre pour en faire un four. Comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-dessous, on place les braises au fond, puis par-dessus la viande et les légumes, qui sont recouverts de feuilles puis de terre pour être cuits à l'étouffée.
Cette technique ancestrale est encore réalisée aujourd'hui, et elle permet de cuire toute sorte de viandes et légumes.
Puisque l'on parle de cuisine, il est également important de savoir que certaines tribus, j'ai bien précisé certaines, étaient cannibales. D'ailleurs, je vous invite à regarder le film "The Dead Lands", sortie en 2014, et réalisé par Toa Fraser, qui est un excellent aperçu de qui étaient les guerriers Maoris, et ceux qui parmi eux pratiquaient le cannibalisme (le film est disponible en français).
Je vous rassure, le cannibalisme n'est plus pratiqué par les Maoris depuis des lustres maintenant.
Vous l'aurez compris, la culture Maorie est l'unique patrimoine historique de la Nouvelle-Zélande, pourtant ce peuple a bien failli disparaître au moment de la colonisation. Je vais donc brièvement revenir sur la lutte des Maoris pour conserver leurs droits et être enfin reconnus dans le "pays du long nuage blanc".
LUTTE POUR LA SAUVEGARDE DU PEUPLE MAORI
A l'aube du XXe siècle, la population maorie de Nouvelle-Zélande compte seulement 50 000 individus. C'est lors de cette période que Sir Apirana Ngata, Sir Maui Pomare, Te Puea Herangi, Sir Peter Buck et d'autres, ont lancé un mouvement de lutte et de défense des intérêts des Maoris.
Un parti politique fut fondé en 1890, pour promouvoir la culture maorie et faire entendre la parole de ce peuple.
Apirana Ngata
C'est sous l'influence du leader Ngata, qu'entre 1900 et 1950, furent réalisés de nombreuses avancées:
- Entrée au Parlement (effective en 1867 avec 4 sièges) ;
- La formation d'un bataillon Maori qui servira sous le drapeau néo-zélandais lors des deux Guerres Mondiales ;
- La réforme des négociations concernant la répartition des terres, lors du Traité de Waitangi ;
- Construction et rénovation des Maraes dans tout le pays.
Ngata mourut en 1950, mais il laissa derrière lui une nouvelle perspective d'avenir pour la communauté Maorie. Son rôle et son influence ont été tellement importante pour la Nouvelle-Zélande, qu'on retrouve son portrait sur les billets de 50$ néo-zélandais.
Dans les années 60 et 70, des mouvements de contestations et d'importantes manifestations furent menés par les Maoris dans les villes d'Auckland et Wellington, afin de récupérer leurs terres.
C'est finalement à partir de 1975, qu'un véritable processus de réconciliation de la Nouvelle-Zélande avec son passé maori est enclenché.
Cette année-là, le Traité de Waitangi est réétudié et nombreuses sont les terres et les indemnisations qui seront reversées petit à petit aux différentes tribus. Aujourd'hui la majorité des terres dépossédées aux Maoris leurs ont été rendus, et sur certains lieux, les entreprises doivent payer une taxe aux tribus qui vivaient sur les terres qu'elles occupent.
Dans cette lutte pour les droits des Maoris, il est impossible de ne pas parler du mouvement pour avoir un Roi Maori. Ce mouvement naquit en 1858, peu avant les guerres territoriales (1860), pour que les tribus aient un Roi capable de résister face aux anglais. L'effet escompté n'a pas fonctionné, car les anglais ont interprété cela comme une véritable provocation.
Aujourd'hui, les Maoris ont toujours un roi, il s'agit de Tuheitia Paki, couronné en 2006. Son rôle est surtout culturel et moral, mais il joue un rôle de plus en plus important avec ce regain pour la culture maorie.
Roi Tuheitia Paki
Plongeons nous maintenant sur la vie des Maoris en 2016...
LES MAORIS AUJOURD'HUI
La première des reconnaissances pour le peuple Maori, est la reconnaissance de la langue. En effet le Maori est dorénavant avec l'anglais, langue officielle du pays. Elle est à ce titre étudiée et enseignée à l'école, et ce dès le plus jeune âge. Aujourd'hui 55% des adultes le parlent contre 42% en 2001.
Ce regain culturel se retrouve également dans la création d'une chaîne de télévision, "Maori TV" et de plusieurs radios. Cette chaîne présente différents programmes, dont certains pour apprendre les us et coutumes de cette communauté, mais aussi la langue et le vocabulaire de base.
Si les Maoris ou du moins leurs descendants retrouvent un intérêt pour leur culture, c'est aussi et surtout le cas des occidentaux, qui y voient un véritable intérêt touristique. En effet, en Nouvelle-Zélande, le Maori rapporte énormément d'argent, que ce soit par les activités culturelles, les tatouages etc. Il y a un véritable engouement de la part des Européens, et des touristes en règle général pour cette culture, et la Nouvelle-Zélande surfe logiquement sur cette vague.
Mais malgré ce regain culturel et cette présence dans la vie politique du pays, la réalité des Maoris n'est pas encore idéale. Le taux de chômage est plus élevé chez les Maoris, et ceux qui travaillent se contentent d'emplois subalternes. Les taux de violences conjugales, d'obésité, d'alcoolisme et d'occupation des prisons sont tout aussi importants chez la communauté maorie.
Pour autant, des signes de renouveau sont indéniables, et même si on peut encore confondre les Maoris avec les autres communautés du Pacifique vivant en Nouvelle-Zélande (Samoans, Tongiens, Fidjiens etc.), l'avenir s'annonce bien meilleur pour un peuple qui cherche encore son identité et sa place.
"Ka mate te kainga tahi, ka ora te kainga rua", soit "quand la maison natale meurt, une autre peut naître"...
Qui dit mardi, dit jour de repos, dit sortie! Cette fois, sortie culturelle, avec mon ami bosniaque Teo au "Canterbury Museum", le musée de la ville de Christchurch, situé à l'entrée du Jardin Botanique d'Hagley Park.
Ce musée se trouve dans un bâtiment fondé en 1876, et présente différentes expositions en lien avec la région de Christchurch : le Canterbury.
Armes et bijoux maoris en "Greenstone"
La première salle présente l'arrivée des premiers Maoris dans la région, la chasse aux Moas qui a mené à la disparition de cet oiseau, et l'arrivée des premiers colons. On y trouve donc des outils, armes et bijoux maoris datant de plusieurs centaines d'années, mais aussi un squelette de Moa et un exemplaire du livre de James Cook, retraçant la découverte de la Nouvelle-Zélande.
Bijoux réalisés à partir d'os d'animaux
Armes en Greenstone
"Un voyage jusqu'au pôle sud et autour du monde" par James Cook
A côté de cette salle, se trouve une reproduction miniature des rues de Christchurch à l'arrivée des premiers colons. Il s'agit donc d'un ensemble de rues et de petits magasins d'époques, comme des cordonniers, des vendeurs d'armes, des barbiers et j'en passe. Un endroit original qui nous a plutôt amusé...
Au deuxième étage on trouve tout un espace sur la biodiversité du Canterbury, et notamment sur les araignées locales... mais aussi une salle dédiée à la découverte du Pôle Sud et les différentes missions d'explorations qui y ont été menées.
Pourquoi dans ce musée? Tout simplement car Christchurch est l'une des bases de départ pour le Pôle Sud, et c'est également pour cela que l'armée américaine a une base aérienne à l'aéroport de la ville.
Pour résumer brièvement, ce musée, qui a l'avantage d'être gratuit, n'est pas la meilleure attraction de la ville, mais c'est un lieu assez intéressant si l'on cherche à comprendre l'histoire de cette région.